Mad_at_myself__by_Nathammer.jpgOn parle souvent du cordonnier le plus mal chaussé car il doit à la fois s'extraire de ses propres bottes pour rêver à ses souliers idéaux et ensuite réenfiler les premiers pour façonner les seconds. En vérité, cette petite acrobatie, est applicable à quasiment n'importe quel métier et surtout à n'importe quel domaine de la vie. Mais il y a beaucoup plus simple.

Plutôt que de transférer sa conscience ou la projeter dans des aspects de nous qui semblent si différents, si éloignés et dont il semble si difficile de s'extraire, la simplicité réside dans le fait de les unifier. Et je vous l'assure, lorsque la tension pour maintenir éloignées ces deux parties opposées, se libère, c'est le véritable coup de foudre et ça détonne. Oui, on sort du ton, on prend une belle hauteur de voix, on mi-tonne quelque chose de savoureux et on retrouve sa voix/voie. On est fier d'être un, de s'être retrouvé, uni-fier/unifé.

 

Prenons un exemple :

 

Vous donnez des conseils (sollicités) à un ou une ami(e) pour faire un régime et, de votre côté vous carburez au régime cookies double chocolat alors que vous aimeriez tant poursuivre vos efforts pour vous glisser à plat entre deux mannequins de magazines de mode. Que se passe-t-il donc ?

 

Il y a autant de cas de figures que de personnes, mais souvent, vous proposez à l'autre, comme à vous-même, l'exact opposé, mais idéal, que vous aimeriez atteindre. Mais en étant à l'opposé de vous, eh bien, le chemin, justement, est très long à parcourir. Que diriez-vous si vous aviez quelqu'un à vos côtés qui, pas à pas, vous disait : allez, juste un pas, ne t'occupe pas du reste, déjà celui-ci, l'horizon est loin, beau, mais il y aura toujours un horizon, c'est ce pas qui importe là maintenant.

Eh bien vous lui diriez peut-être oui.... ou peut-être non ! Mais si vous lui refusiez ce pas, qu'en fait vous vous refusez à vous-même, vous n'auriez pas la même culpabilité que d'avoir refusé une aventure en entier, un chemin de 120 jours ou des milliers kilomètres à parcourir. Vous n'auriez pas refusé d'atteindre votre idéal, vous auriez refusé "un pas" vers celui-ci, et la pression est bien moins grande.

 

Sortons de notre exemple et revenons à la théorie histoire de finir l'article de manière originale :

 

Voyez-vous, il n'y a que les règles qu'on se fixe, puisque c'est nous qui acceptons ou pas d'en suivre des toutes faites ou d'en crééer de nouvelles, et apprendre à les connaître est le premier pas pour s'en libérer. Se libérer de la contrainte, n'est pas se libérer de règles, c'est s'en servir pour mesurer...(!) utilement l'effort à fournir dans un cadre défini. Le problème est que nous appelons règles, un scénario de jeu. En quittant le jeu pour le "je" nous nous sommes identifiés aux règles et nous n'avons rien réglé du tout, nous avons tout compliqué. Un enfant ne se complique pas, il joue et si les règles ne lui plaisent pas, il arrête de jouer pour jouer à autre chose, avec d'autres règles, ce que nous nous autorisons rarement.

 

Le problème est dans la tension/l'attention mise à résister à quelque chose ou à se forcer à atteindre un idéal à l'opposé de nous. La tension mise à résister à quelque chose est l'attention portée à quelque chose plutôt que de se laisser porter par elle. C'est la même chose que d'ignorer qu'on flotte sans presque aucun effort si l'on ne sait pas nager en mer, au lieu de ça, on se débat et on coule, on oublie de se laisser porter. Vous voulez être quelqu'un qui ne vous ressemble pas ? Je vous pose la question : êtes-vous enthousiaste à cette idée ? C'est l'enthousiasme et le jeu qui vous servirons de moteur, dès le moment où vous arrêtez de jouer, comme dans Peter Pan, vous ne volez plus, vous coulez en pleine mer. Alors, prêt(e) à voler ?

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