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Au niveau élémentaire, c'est-à-dire au niveau particulaire, il existe une distance gigantesque à leur échelles, entre toutes nos particules (électrons, protons et neutrons). Elles ne se rencontrent pour ainsi dire jamais. Si l'on descend encore, au niveau subparticulaire puis en deça, les modèles les plus avancés de la physique énoncent que ce qui définit la nature même de la sous-particule ressemble à ce que l'on pourrait s'imaginer comme un ensemble de cordelettes vibrant à des fréquences différentes. Ainsi, on pourrait dire que ce qui est à l'origine du visible, est une mer de vibrations qui s'interpénètrent, un peu comme les vaguelettes et les rides qui ondulent à la surface de l'Océan. Il devient alors particulièrement difficile de différencier une goute d'eau d'une autre.

 

Si l'on croit se toucher lorsque l'on effleure sa peau, en fait, le champ propre de chaque cellule se repousse l'une l'autre. Ainsi, la nature même de celles-ci est constituée de particules qui ne se rencontrent jamais plus près que la Terre ne s'approche du Soleil alors que pourtant à un niveau encore plus élémentaire, il n'y a pas de distance : tout juste des pics et des creux à la surface d'un Océan uni et débordant de Vie en son Sein.

 

Cet aperçu nous montre que la perception que l'on peut avoir de la séparation ou de l'unité intrinsèque nous reliant fondamentalement à tout ce qui existe, (tant manifestement, que potentiellement) dépend uniquement de ce qui, en nous, observe et du niveau auquel on se place. De là naît le sentiment de séparation et le rejet, ou le sentiment de plénitude, et l'acceptation.

 

On peut envisager de manière concrète que nul n'aurait idée de massacrer le jardin du voisin s'il savait qu'en fait, il s'agissait du sien. C'est à ce niveau que le Mental fera barrage à toute compréhension car il lui est impossible de concevoir qu'il soit lui-même autant l'observateur, que l'objet de l'observation, c'est à dire qu'il se reconnaisse en l'autre.

 

C'est un peu comme regarder au travers d'un kaléïdoscope, on peut s'émerveiller de l'image (ou la décrier) mais c'est bien nous qui sommes à l'origine, responsable du résultat obtenu par les réglages que nous avons. Lorsque l'on a passé sa vie à regarder au travers, chacun regardant les déformations de l'autre en y rajoutant les siennes propres, on en vient à s'identifier à son propre kaléïdoscope et le prendre pour le seul élément stable valable puisque, bien que changeant, nous reconnaissons de temps à autre tel ou tel motif comme famillier.

 

Si nous nous sommes habitués aux réglages possibles de notre propre kaléïdoscope, en revanche, il devient difficile de repérer les multiples réglages possibles des kaléïdoscopes de tous les autres. Entre soi et l'autre, c'est bien l'autre qui décidément n'est pas fiable, puisque nous ne reconnaissons rien à ses motifs. De celà naît la peur de ne plus avoir de repères, de perdre son objectif de vue et le rejet de l'autre en lequel nous ne nous reconnaissons pas et avons peur de nous perdre, c'est-à-dire, cesser d'exister.

 

Le kaléïdoscope c'est notre Mental. Ne plus observer avec le Mental revient à jeter le kaléïdoscope, c'est-à-dire à ne plus avoir aucune prise, ne plus maîtriser aucun réglage. Il n'y a alors plus d'interface entre l'observateur et ce que l'on observe, de là l'observation prend la place du jugement, l'unité, celle de la séparation car que reste-t-il alors ? La Lumière et la Conscience. Le mental ne peut pas la percevoir, il ne peut que l'interpréter, la trahir. La Conscience est un état, un ressenti, elle ne rejette pas, elle inclue, corrige, parfait.

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