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Parler du langage du corps peut évoquer beaucoup de choses différentes, depuis le langage qu'il traduit au travers des micro-expressions de notre visage, en passant par ce qu'il cache ou trahit à l'échelle du corps entier, dans nos postures, nos gestes, nos grattages, tortillons de bouclettes ou tripotages en tout genre (bracelet, aliance, stylo...). On pourrait aussi parler de la symbolique du corps ou bien d'une discipline passée de mode comme l'était la science des "bosses" au nom barbare à présent de phrénologie, celle-là même dont on tient la fameuse "bosse des maths" ! Oui, on pourrait parler de tous ces sujets aussi intéressants que varier, ou d'autres, mais... pas aujourd'hui. Aujourd'hui, je veux vous parler de la lange qu'emploie et parle le corps humain : une pure merveille !

 

La langue que parle le corps humain n'a à la fois rien de commun avec les langues que l'on connait ou qu'on a pu inventer, et peut cependant être comprise de façon quasi universelle, quelque soit notre lange maternelle, qu'elle soit parlée, signée ou codée. On a beau avoir décodé le génome humain (du moins les gènes codant), la langue que parlent nos corps est encore un mystère à part entière car d'une infinie intelligence et complexité. Pourtant, on peut arriver à s'entendre avec quelques petits trucs que je vous livre ici.

 

1er principe : le stress

 

Pour en énoncer les grands principes il faut parler du stress, oui, le stress, étrange non ? Le stress à l'origine, n'a rien à voir avec l'idée qu'on s'en fait, unipolaire et négative. Le stress, c'est tout simplement la réaction de l'organisme au stimuli extérieurs. Celle-ci peut être positive, ou négative. Si elle est positive, on parlera alors de stress positif, ou eu-stress ("vrai" stress), c'est le stress qui nous permet d'avancer, nous pousse en avant et donne l'impression d'être monté sur ressorts tel un diablotin hors de sa boîte. Si elle est négative, on parlera de stress négatif, ou dis-stress (c'est la "détresse", ou presque ), c'est en général de ce stress que l'on parle, en pensant qu'il s'agit du seul existant, celui-ci nous bride et nous empêche d'avancer, nous rendant flagada et les jambes en coton. Eh bien, on peut dire que le langage du corps est le stress, c'est la façon dont il va enregistrer les informations, les expériences vécues.

 

2nd principe : le temps

 

Et comment va-t-il enregistrer les informations ? Il va agir selon une règle très simple en répondant toujours à la question suivante : ai-je assez de ressources pour survivre à la seconde suivante ? Car le but du cerveau, grand manitou de la symphonie organique (ou presque*), est de nous maintenir en vie. S'il estime que nous pouvons gérer la situation, il va soit agir, soit ré-agir, soit ne rien faire. S'il agit, il utilisera ses ressources pour aborder la situation de manière créative, ancré dans l'instant présent (c'est le cas pour toutes les "premières fois"). S'il ré-agit, il utilise des expériences du passé pour essayer de répondre à la situation de manière similaire aux fois précédentes et comme ça ne fonctionne pas toujours, on bougonne car l'économie d'énergie qu'il essaie de nous faire faire, nous coûte finalement plus cher en énergie, que si on avait pris le temps de "réfléchir", la réaction n'ayant rien de réfléchi : on réfléchit avant d'agir, mais pas avant de réagir. Et que se passe-t-il quand le cerveau ne fait rien ? Eh bien il pro-cra-stine ! C'est-à-dire qu'il va "ranger" les informations dans un coin pour les traiter plus tard, il mise donc sur le futur.

 

Autrement dit, la question qu'il se pose est : ai-je assez de temps pour trouver la solution ?

 

Comme toute langue s'apprend progressivement, je vais tenir la mienne un tout petit peu en attendant que vous donniez la votre au chat pour vous parler de la suite. D'ici là prêtez l'oreille (ou l'attention, ça marche aussi) : êtes-vous plutôt coton ou plutôt rebond ? Agissez-vous ou ré-agissez vous la plupart du temps ? Etes-vous passé maître dans l'emballage de pile de cartons à ranger plus tard ou bien vous servez-vous de vos petits ressorts ?


 

*article à venir : le cerveau est le second chef d'orchestre

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